Soul Eater [Manga de Atsushi Ohkubo]

Soul Eater, c’est le premier succès de Atsushi Okhubo par ici et ce titre c’est la folie… OUI, LA FOLIE!

Ca raconte quoi?

soul-eater-01Les élèves de l’institut Shibusen sont des apprentis faucheurs d’âmes. Répartis en binômes, un meister et une arme démoniaque, ces élèves aux talents mystérieux font tout pour parvenir au rang de meilleurs combattants au péril de leur vie.

Pour devenir Death Scythe, le rang suprême, une arme démoniaque doit ingérer 99 âmes humaines et une âme de sorcière. Mais dans ce combat pour la mort, folie et dangers ne sont jamais très loin…

Qui deviendra le meilleur faucheur sans y perdre son âme ?

Verdict

Soul Eater fait sûrement partie de mes shonen favoris. Pourtant j’avais pas du tout accroché au 1er tome. Et puis les nombreux kikoolol que j’ai pu croisé en convention (avec leur saletés d’épée) qui arborait sacs, t-shirts et autres gadgets estampillés Soul Eater ne me vendait pas vraiment du rêve… Je m’y suis replongé un peu par hasard par la suite, via quelques tomes achetés dans un lot de manga d’occaze.

Soul Eater, c’est un shônen en 25 tomes signé Atsushi Okhubo, prépublié dans le mensuel Shonen Gangan de l’éditeur Square-Enix de 2004 à 2013. Il existe un animé en cinquante-deux épisodes adapté du manga et un spin-off intitulé Soul Eater Not! qui se place dans le même univers.

Revenons a Soul Eater…

Déjà, faut avouer que la construction du 1er tome de Soul Eater est particulière… En effet, ce premier tome est consacré à la présentation des groupes de personnages principaux via une histoire courte pour chacun… Assez spécial, déroutant, et pas vraiment accrocheur. Surtout quand on sait qu’en fait ce sont les chapitres one-shot de présentation/test de la série parus dans les magazines de prépublication, avant d’entamer le sérialisation.

Mais dès fois comme ici, le 1er tome (comme le synopsis) ne vend pas du tout la série à sa juste valeur et ici c’est clairement le cas. Car après, tout gagne en profondeur, en noirceur et surtout en folie ! Oui, en FOLIE !!! Car la folie c’est grosso-merdo le cœur de ce manga… Mais pas la folie genre cirque, clowns, cocasseries et gaudrioles, mais la folie genre obsessions, peurs, angoisses… Ah wai, pour un shonen c’est pas un thème courant. Et pourtant on est bien dans un shonen, avec tous les codes, valeurs et ficelles propres au genre… Car même si on en dans du 100% shōnen et même du bon gros nekketsu dans le fond, on est loin des trucs du Jump ou des titres formatés, on est ici face a un nekketsu atypique, ou les protagonistes sont bourrés de faiblesses, d’obsessions, de défauts loin des héros purs et droits qui font habituellement parties des poncifs du genre. Ici une certaine noirceur se dégage de l’ensemble et page après page, les limites deviennent floues, les frontières entre bien et mal s’atténuent et tout est loin d’être si simple dans le fond. Ohkubo joue habillement avec les codes du nekketsu et les pousses dans leurs derniers retranchements. Oui c’est un pur shonen, mais c’est pas un shonen « bon-enfant » comme peut l’être Dragonball ou One Piece. Ce que je veux dire par là, c’est que dans Soul Eater, rien n’est tout blanc ou tout noir, ce n’est pas manichéen et tous les personnages ont une grosse part d’ombre, les bons comme les mauvais.

Soul Eater MangaPersonnages qui vont du loufoque au plus torturé en passant par le badass, malsain ou le teubé. Et la galerie mise en place est assez conséquente que se soit du coté des gentils ou des méchants, sans oublier les sorcières… Par contre ils sont quasi tous totalement barré niveau chara-design et/ou pouvoirs et ont sent qu’Okhubo se fait plaisir et ose tout a ce niveau. Et si plus ça colle parfaitement a son propos que demander de plus?

Okhubo possède un vrai talent pour créer des atmosphères et des ambiances uniques avec un dessin et un découpage très dynamique qui colle parfaitement au thème et l’auteur a vraiment une patte -particulièrement dans les décors- et un vrai talent pour créer des ambiances sombre, malaisante, limite glauque. En même temps le gars a été l’assistant de Rando Ayamine, sur la série Get Backers, donc niveau ambiance et combat de folie, il a été a bonne école…

Et pourtant Soul Eater c’est pas un titre glauque, on y retrouve en plus d’une bonne dose d’humour décalé tout ce qui fait un bon shonen de bagarre, avec les bastons ou les moment épiques, sans oublier des valeurs comme l’amitié, l’esprit de groupe ou le dépassement de soi mais revisité par Ohkubo. C’est un titre déjanté et décalé avec une vraie bonne intrigue, de bons twists (et quelques grosses ficelles^^) et des putains de combats ! Et comme chacun manie une arme ou une technique de combat différentes, ajouté au talent de l’auteur pour le grand n’importe quoi assumé (et déjanté) le tout servi par une tripoté de personnages très bien écrits, ça donne quelques (très bons) moments d’epicness et de badasserie…

Le combat Mifuné VS Black☆Star restera d’ailleurs longtemps dans mon top 10, si j’en avais un :p

Soul Eater, c’est aussi un titre bourré de référence à la culture pop ou plus simplement a des mythes ou au folklore mondial. En vrac on y fait mention ou référence à Jack l’éventreur, au Chupacabra, à la Méduse de la grèce antique, a Bouddah, au Hollandais volant, à Billy the Kid etc. Les références musicales sont aussi très nombreuses, Maka Albarn faisant référence a Damon Albarn, Soul Evans au pianiste Bill Evans ou encore des personnages comme Sid Barret ou des noms d’attaques comme Smashing Pumpkins…

Ce qui a la base démarrait comme une banale chasse aux âmes se mue rapidement en quelque chose de plus profond, en une quête de soi et de sa place dans ce monde, du rôle qu’on y joue… Ca parle aussi de confiance, d’obsessions, de doutes, de la peur et ses conséquence, le tout emballé dans un putain de bon shōnen qui tient parfaitement en 25 tomes avec une vraie conclusion. Soul Eater c’est sûrement avec Jojo’s Bizarre Adventure, un des shōnen les plus inventif et « perturbant » dans le bon sens que j’ai pu lire…

soul-eater-Manga

Mention particulière aux suppléments déjantés en fin de tome, le Atsushi Bar, ou l’auteur part totalement en cacahuète ^^

Et avec la réédition, plus aucunes excuses pour passer a coté de ce titre…

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