Je crache jamais sur un bon p’ti manga d’enquête surtout quand il est annoncé complet en 3 tomes.
Dans ce billet, mon avis tome par tome (sans spoil) sur ce thriller efficace et bien foutu dispo chez Chatto-Chatto…
Endroll Back est un titre de 2019, complet en 3 tomes, scénarisé par Kantetsu et dessiné par Haruna Nakazato dans les pages du magazine MangaUp! de l’éditeur Square-Enix.
Et dès la lecture du pitch j’ai été intrigué…
Suite au suicide de sa sœur Yuka, victime d’intimidation, son frère Asaharu déçut de son comportement fait la rencontre d’un ange.
Celui-ci lui propose un marché : trouvez le meurtrier de sa sœur dans les 3 mois afin de permettre sa résurrection». Mais rien ne se fait sans contrepartie : à chaque erreur, Asaharu verra son espérance de vie diminuer.
La vie de sa sœur à t’elle plus de valeur que la sienne? La chasse au criminel démarre !!
Simplement car il m’a rappelé le postulat de l’excellent Seizon Life ; un père condamné par le cancer, qui a 6 mois pour résoudre le meurtre de sa fille avant de mourir. Et qui lui aussi tenait en 3 tomes comme Endroll Back. Et si Endroll Back est à moitié aussi bon et fort que Seizon Life, franchement on est bien !
C’est donc avec un a priori plutôt positif que j’ai attaqué ma lecture de ce premier tome. Et franchement j’ai pas été déçu ! Je redoutais un peu le coté fantastique du truc, mais finalement ça passe, c’est plutôt subtil, pas intrusif et finalement plutôt bien géré car c’est présenté comme un jeu.
Un jeu oui, mais un drôle de jeu, dans lequel si on se trompe on perd 10 ans d’espérance de vie. Le but est assez simple; découvrir ce qui a mené Yûka au suicide, identifier le/les coupable(s). Si Asaharu réussi en moins de 3 mois, sa sœur ressuscite.
En tous cas c’est le deal -en apparence simple- qu’il a conclu…
Tome 1 :
On suit donc Asaharu, dans son enquête, et comme l’enjeu est pas mince, il doit y aller précautionneusement. Car l’ange est plutôt fourbe, il ne s’agit pas simplement de trouver UN des éléments/coupables qui ont mené Yûka au suicide, il faut trouver l’élément/coupable qui l’a poussé a commettre l’irréparable. Les conjectures, on s’en fout, il faut trouver LE déclencheur final. Et ça elle ne le dit pas de suite à Asaharu et elle le laisse tranquillement se planter… Pour l’aider elle donne néanmoins à Asaharu la possibilité de choisir entre 3 capacités pour l’aider dans son enquête. Mais ces capacités sont aussi soumises à condition et mal utilisées, pourraient faire pire que mieux. Cet ange a certes donné une chance à Asaharu de trouver, venger et ramener Yuka, mais quelque part elle semble aussi vouloir se jouer de lui, dans ce « jeu » dans lequel elle l’a plongé…
Tout ça sur fond de harcèlement scolaire, de jalousie, de vengeance, et pas mal de non-dit. En gros ça s’annonce pas simple de dépatouiller tout ça, que ce soit l’enquête ou le but réel du « jeu ».
Narrativement c’est rythmé et ça avance. Pas de temps morts, les bases de l’histoire et le background sont rapidement posées, les règles du jeu aussi, et on nous distille les infos complémentaires au fur a mesure. On dispose en fait des mêmes infos que le héros et on découvre les choses -sur le jeu ou sur l’enquête- en même temps que lui. Donc niveau immersion dans le récit, ça le fait plutôt pas mal. C’est bien foutu, bien construit et ça fait parfaitement le job. En gros c’est du bon thriller qui avance. Le coté surnaturel avec un ange qui me faisait un peu peur passe finalement très bien. Sans doute, car c’est surtout un prétexte pour lancer, codifier et alimenter le « jeu » plus qu’autre chose et que c’est un moyen et pas une fin pour tout justifier.
Et comme c’est complet en 3 tomes, donc on sait direct que ça va pas s’éterniser et si les 3 tomes sont menés a ce rythme et aussi efficacement on est bien… En plus y’a ce petit quelque chose qui me fait dire que tout ne pourrais pas être aussi simple que c’est présenté et que Asaharu n’est pas au bout de ses surprises…
Niveau dessin, mouais. C’est fin, réaliste et bien foutu mais meh, chais pas, il manque pour moi ce petit quelque chose. La composition, les cadrages sont efficaces et au service du récit, mais comme pour le dessin, meh, sans plus. Mais comme ici le principal c’est l’intrigue et que le dessin etc. sert surtout a appuyer le récit, osef un peu.
Coté édition, malgré ou grâce a son statut de petit éditeur, Chatto-Chatto livre comme toujours un taf soigné. Bon papier, impression nette, petite page couleurs qui va bien, jolie jaquette etc. Et ça fait plaisir !
Bref, j’ai pas boudé mon plaisir et je signe pour la suite avec plaisir…
Tome 2 :
Après l’excellente mise en place du premier tome, les choses se précisent et les tentatives de Asaharu même si elles lui ont coutées chères, elles prennent désormais du sens. Grace a elles, en plus d’éliminer différents suspects, il a aussi pu gagner la confiance d’une partie des élèves et couplé a ce qu’il a appris de ses précédentes tentatives, des moyens en sa possession ça lui permet de démêler un peu ce sac de nœud même si ce qu’il découvre continue d’épaissir le mystère.
Les motivations de Yûka et les contraintes qui pèsent sur elle prennent un nouveau tournant/sens, des nouveaux intervenants se place, des pistes sérieuses se dessinent mais par contre ça patauge toujours pour savoir qui a mis cette vendetta élaborée en place. Et pour arriver a ses fins, clairement Asaharu en a rien a foutre des conséquences, ceux qui sont lié au décès de Yûka doivent payer et ils payeront même si ça lui coute de l’espérance de vie, sa vengeance doit être assouvie. Ce coté déterminé et décidé a démêler cette histoire, peu importe les conséquences apporte aussi un coté immersif au récit et une certaine folie « romantique » au personnage…
Avec ce deuxième tome, Endroll Back se confirme comme un tout bon récit d’enquête, prenant rythmé et sans temps morts. Comme on dispose des mêmes éléments que Asaharu pour résoudre cette histoire, on se pique au jeu et comme lui on est surpris, pris au dépourvu face a nos certitudes déçues et surtout on a envie de savoir. On reste apparemment sur une histoire sur fond de harcèlement/bashing/jalousie scolaire -un ressort classique-mais c’est suffisamment malin, dense et bien foutu pour rester prenant…
Si le 3e tome et la conclusion reste dans la lignée de ces 2 premiers tomes, ça promet du tout bon…
Tome 3 (Conclusion) :
Depuis le premier tome sorti en novembre de l’an passé, Endroll Back a su me tenir en haleine.
En effet, dès les 4-5 premiers chapitres j’ai été embarqué dans cette histoire de vengeance et de redemption, bien plus complexe et torturée qu’elle semble l’être de prime abord.
Entre cet ange qui donné une chance à Asaharu de trouver, venger et ramener Yuka, mais qui surtout a trouvé là le moyen de se divertir grâce à ce « jeu » dans lequel elle l’a plongé, le fait que plein de gens auraient pu contribuer à pousser Yuka au suicide, les fausses pistes, les faux semblants et les conséquences quand Asaharu vient à se planter, le cocktail est efficace, fonctionne et nous tiens scotchés de bout en bout.
Et ce 3e et dernier tome ne fait pas exception. Si Asaharu a force d’erreurs et de tâtonnements semble avoir isolé des pistes sérieuses, rien n’est pourtant simple ou terminé et le(s) coupable(s) s’avère(nt) retors et rusé(s) et possède(nt) toujours un coup d’avance. Un pas en avant, deux pas en arrière pour Asaharu.
Au grand bonheur de l’ange qui se délecte des erreurs et surtout de leurs conséquences…
Mais Asaharu a désormais parfaitement assimilé les règles du « jeu » et compte bien démêler le faux du vrai… Et comme nous lecteurs, il pourrait bien être surpris de ses découvertes !
Avec Endroll Back, Kantetsu et Nakazato nous livres une histoire bien pensée, qui se tient, sans temps morts et digression inutiles. Et qui tient parfaitement en 3 tomes. En plus ils évitent de tomber dans le happy-end mielleux ou tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le jeu a existé et les conséquences de celui-ci sont réelles, Asaharu aura à les assumer tôt ou tard. Les enjeux étaient clairs depuis le début et même si on a affaire à un Ange, elle est loin d’être miséricordieuse… Et paradoxalement pour moi c’est aussi ce qui donne du corps et une certaine saveur a ce très bon thriller qui sans forcément révolutionner le genre s’en tire à merveille. Et la petite touche fantastique et la dimension jeu de la mort ne gache rien, au contraire…
Le tout en plus de dénoncer en filigrane des trucs comme la stigmatisation, le harcèlement scolaire, les dérives des réseaux sociaux etc.
En résumé Endroll Back est un titre efficace complet en 3 tomes, qui tient le lecteur en haleine jusqu’à sa conclusion. C’est rythmé, dense, touffu, avec son lot de twists et de retournements qu’on avait pas prévu, bref, exactement ce qu’on recherche dans ce genre titre.
Une excellente pioche pour Chatto-Chatto !
Chroniques d'un Vagabond 
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