Les tranches de vie en milieu scolaire, c’est loin d’être ma tasse de thé…
Enfin, passé 35 ans, on est moins « raccord » avec ce genre de préoccupations on va dire. Mais ce titre pourrait bien changer la donne…
Ca raconte quoi ?
Momosato ne rêve que d’une seule chose : vivre une vie de lycéenne normale ! Ce qui signifie, pour elle, filer l’amour parfait avec un de ses camarades. Oui, mais la pauvre Momosato est comme victime d’une improbable malédiction : à chaque fois qu’elle s’éprend d’un garçon, ce dernier va, à coup sûr, connaître l’amour… avec une autre fille ?!
Aussi, ses camarades de classe la considèrent comme leur petit Cupidon, à son grand dam… C’est bien beau d’être Cupidon malgré soi et pour les autres, mais Momosato, elle, quand est-ce qu’elle connaîtra l’amour ?
Son quotidien ne va hélas pas s’arranger quand elle va être approchée par les freaks du lycée : le « Club d’étude de la psychologie des jeunes » (ou « Club des désabusés », pour les intimes), dont l’ultime objectif est d’observer (de très loin) les relations amoureuses des jeunes, l’invite officiellement à rejoindre ses rangs !
Verdict
Bienvenue au Club c’est l’histoire du Club d’étude de la psychologie des jeunes, un club qui regroupe en fait, ce qu’on pourrait poliment qualifier de gens bizarres et d’inadaptés sociaux… Quatre personnes pour être très précis :
- Notre héroïne, qui passe sa vie à se prendre des râteaux et qui se retrouve quasiment recrutée de force.
- La présidente du club, binoclarde studieuse qui passe son temps à observer (espionner est le mot juste!) ses camarades et accessoirement fille du principal.
- L’otaku beau gosse qui, malgré un certain succès auprès des filles de l’école, n’éprouve aucun intérêt pour « les filles en 3D » et voue un culte aux héroïnes d’animés.
- Le garçon taciturne qui a passé une bonne partie de sa scolarité à se travestir en fille car sa meilleure amie déteste les garçons…
En gros des gens un peu marginaux, un peu laissés pour compte, un peu désabusés qui se retrouvent au sein de ce club ou ils peuvent être eux-mêmes. Mais qui dit club étudiants dit interaction avec les autres clubs. Et dans le fond, si nos quatre loustics sont atypiques, les membres des autres clubs comme le club de couture, d’animes ou encore le président de l’association des élèves (affectueusement surnommé « Maman ») forment une palette de personnages hauts-en-couleurs et pas vraiment plus normaux…
Et ce sont tous ces personnages qui font le sel et la force de « Bienvenue au Club » !
Au programme: situation décalées, quiproquos, imbroglios amoureux etc. ; un ensemble de situations toutes plus farfelues les unes que les autres, font de ce titre un vrai vent de fraicheur en milieu scolaire ! Tout est généralement très décalé et peut s’aborder sur plusieurs niveaux de lecture. Si de prime abord on lit un récit de vie en milieu scolaire, avec du recul on peut voir le clin d’œil de l’auteur à une partie mouvementée et difficile de la vie de chacun : l’adolescence !
Car, même si c’est marrant, c’est plus subtil et profond qu’il n’y parait car rien n’est simple pour eux et ça colle plutôt à la réalité. Ici pas de relations amoureuses simples où ce qu’on attend se concrétise (même si on le souhaite très fort), c’est plutôt fidèle à la vie d’ado : remplie de joie et de bons moments mais aussi de déceptions et de moments de grande tristesse. Et lié a toutes ces situations, apparait en filigrane des messages comme l’acceptation de soi et des autres où que la différence n’est pas une tare, au contraire…
Rassurez-vous ! Bienvenue au Club, c’est pas un manga triste, loin de là. Les trouvailles scénaristiques sont bien menées et prenantes, l’auteur fait apparaitre différents personnages au fil des tomes pour continuer à enrichir et développer son récit. Alors oui par moment on a un petit pincement au cœur face à certaines situations mais généralement on rigole et plutôt franchement.
On se surprend à suivre les péripéties des membres du club et des autres, ce qui (pour les vieux comme moi) fait remonter un paquet de souvenirs d’adolescence… Chaque volume est sous-titré : Bienvenue au Club des Losers, Weirdos, Ratés, Freaks… Mais le sous-titre ne se retrouve pas forcément dans le contenu du tome. Si certaines histoires se déroulent en un chapitre, on trouve aussi de « mini-arcs » qui s’étalent sur plusieurs chapitres et développent des éléments pour la suite, avec en fil rouge la vie du club mais surtout les (més)aventures de Momosato… Et l’humour omniprésent, les situations décalées servies par des personnages loufoques contribuent pleinement à nourrir le titre et ces histoires qui trouveront écho et toucheront beaucoup de lecteurs. En plus, c’est rythmé, c’est fun, plus sérieux qu’il n’y parait et quelque part terriblement optimiste même si tout n’est pas rose…
Classifié en Shojo, (rassurez vous, ici pas de clichés comme les yeux pleins d’étoiles à toutes les pages ou d’atmosphère sucrée et un peu mièvre, ces trucs qui font peur à la plupart des lecteurs quand on dit shojo – alors que y’a des shojo de tous les genres, bref-) ce titre trouvera son public chez tout le monde car les thèmes et les histoires qu’il met en scène -avec humour, nostalgie et tendresse- sont universels.
En plus d’une narration agréable, Nikki Asada nous offre un coup de crayon épuré mais très expressif. C’est simple et efficace comme le découpage qui est assez sobre -sans être rigide- mais peut changer de rythme quand la narration l’exige.
L’édition proposée par Akata est nickel comme toujours ! Papier, impression, jaquette, rien à redire…
Complet en 16 tomes, Bienvenue au club est un shojo frais et rigolo qui exploite avec humour, tendresse et intelligence un thème ultra connu et souvent utilisé et qui sans révolutionner les codes du genre, joue avec de manière plutôt efficace ! Et en plus, dans le fond c’est bien plus subtil et profond que ça n’en à l’air.
Ce serait con de passer a coté…
Faite vous votre propre impression sur la série avec le premier chapitre !
Je ne connaissais pas du tout !
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