Manga: Vers une nouvelle saturation du marché ?

Les nouveautés sortent par paquet en plus des rééditions, des nouveaux éditeurs arrivent dans le game avec leurs lots de titres. Alors se dirige t’on vers une saturation et un nouvel effondrement du marché manga comme en 2010-2011?

Préambule :

Je lis et collectionne des mangas depuis plus de 20 ans et je suis donc avec intérêt le marché depuis tout ce temps… J’en ai connu la montée fulgurante mais aussi la chute et le remaniement éditorial des éditeurs… Ce billet à pas pour but d’assommer avec des chiffres et des statistiques (car c’est efficace mais relou’) mais simplement de livrer mon constat et mon ressenti d’un œil objectif sur ce marché que je suis de près. Peut être aussi une bonne occasion de penser a sa manière de consommer et de voir l’impact que l’on a sur le marché… Pourquoi et comment on craque pour une nouveauté ? Pourquoi on ne finit pas une série ? Est ce qu’on la revend ? Une série stoppé brise t’elle la confiance vers l’éditeur responsable? Etc.

Car connaitre sa place et son influence sur le marché en tant que consommateur, c’est surement le meilleur moyen d’avoir un  impact sur cette saturation possible.

Les débuts

Milieu des années 90, début des années 2000 le marché du manga est en pleine expansion, c’est un marché de niche pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui. De plus en plus de nouveautés sortent après avoir usé les licences connues, tirées notamment du Club Dorothée (Dragonball, City Hunter, Saint Seiya….). Les éditeurs s’essayent a d’autres genres que le Shonen qui est a cet époque encore plus majoritaire qu’aujourd’hui et ça marche. Le public -demandeur- est au rendez-vous. Et pas que des ados , grâce a des titres comme Akira, Gunnm ou des auteurs comme Taniguchi, les jeunes adultes se mettent aussi doucement mais surement aux manga. Les éditeurs se frottent les mains.

On est au début des années 2000 et les éditeurs de manga se compte sur les doigts… Et pourtant, on arrive doucement dans ce que certains appelleront « l’Age d’or du manga », les éditeurs se multiplient, la plupart des éditeurs de BD franco-belge s’engouffrent dans la brèche et crée leur branche Manga…On assiste même à des tentatives de magazine de prépublications « à la japonaise » comme Kaméha ou Manga Player. Mais tous seront des échecs !

Les éditions J’ai Lu Manga, le 1er gros revers

En 2006, c’est acté, arrêt des manga aux éditions J’ai Lu qui possédait quand mème de vraies locomotives au catalogue : City Hunter/Nicky Larson, Dragon Quest/Fly, Hokuto no Ken/Ken Le survivant, Kimagure Orange Road/Max et compagnie, Captain Tsubasa/Olive & Tom. 5 titres issus du Club Dorothée au gros potentiel. Et pourtant… Car ça ne suffit pas, pour péréniser il faut trouver des nouveaux titres vendeurs à publier et malgré des choix audacieux pour l’époque : Jojo Bizarre Adventure, Racaille Blues, Eagle, les titres ne trouvent pas leur public et se plantent… Pourtant J’ai Lu est parmi les premiers a proposer le sens de lecture Japonais, les vraies jaquette et même le mot de l’auteur sur le rabat de la jaquette, mais ça ne suffit pas…

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Et pourtant ce ne sont même pas les premiers à avoir stoppé. En 2003 Dybex lâche l’affaire et arrête les manga pour se consacrer à la vidéo uniquement. Actif depuis 1996 ils avaient publiés des titres comme Cobra, Devilman, Goldorak, Getter Robot Go (stoppé a 2 tomes de la fin), Golden Boy, ainsi que 6 volumes de Berserk. Et oui Berserk n’a pas toujours été publié chez Glénat.

Le début de la chute

En 2007 on y est, le marché commence à méchamment saturer et on constate un premier recul net. Beaucoup trop d’acteurs sont sur le coup et publie pour publier, des séries de qualité variable, voire mauvaise ou simplement pas adapté au lectorat francophone. Faut dire, que quelques best-sellers : One Piece (2000), GTO (2001), Naruto (2002), Nana (2002), Bleach (2003), Fullmetal Alchemist (2005) sont arrivés et se sont installés sans être issus du Club Do’. Et forcément tous les éditeurs en veulent un et tente le coup… Et donnent un peu la mauvaise impression de le faire « au petit bonheur la chance » et de publier tout et surtout n’importe quoi. Les éditeurs surfent sur toutes les modes (vampires, zombies, super-héros…) et ils piochent dans tout ce qui existe pour publier : Manga, Manhwa, Manhua… Comme il existe des titres pour quasi tout les thèmes, y’a plus qu’a faire son marché pour coller aux tendances et essayer de trouver LE titre. On assiste même aux premiers Manfra/Franga avec Dys et Dreamland chez Pika vers 2006. Sans oublier Dofus chez Ankama.

Le début de la fin

2010 c’est la claque ! Et l’avènement du scantrad n’est pas l’unique responsable…

On compte pour l’année 2010 plus de 30 éditeurs -spécialisé manga- sur le marché qui produisent une moyenne de 125 sorties par mois. Contre +-220 sorties pour toute l’année 2000. Et le lectorat ne peux/veux pas suivre…

Si le catalogue des éditeurs est virtuellement extensible a l’infini, le portefeuille des lecteurs lui ne l’est pas.  Le budget reste le même et il faut faire des choix lors de ses achats.

On commence donc à assister aux premiers arrêts massifs de séries en cours qui ne marchent pas (qui a dit Panini?). Une autre tendance apparait chez les éditeurs : le ralentissement du rythme de publication des séries qui « marchotte ». Seul les titres vendeurs conservent leur rythme de croisière. Un moyen efficace pour les éditeurs de limiter la casse sur ces titres moins vendeurs, et qui laisse des moyens pour publier les titres populaires.

Mais outre la frustration que ça engendre chez le lecteur/acheteur, cela crée un cercle vicieux en faisant perdre de la visibilité à ces titres et donc de nouveaux lecteur qui pourraient relancer la machine. Une partie de ces lecteurs commence à se tourner vers le scantrad pour connaitre la suite et commence ainsi a consommer du manga via le net. Le serpent qui se mord la queue en gros…

Editeurs

La reprise

Vers 2014-15 après quelques années de vaches maigres, de séries stoppées, d’éditeurs qui ont mis la clefs sous la porte, le marché a fini par se stabiliser. Et fini même par repartir. En même temps les éditeurs ont appris de leurs erreurs et choisissent leurs titres avec plus de soin. De petits acteurs émergent, comme Komikku, Black Box ou Akata qui via des titres forts et/ou aux thématiques originales arrivent a creuser leur trou. Ca redémarre lentement mais surement…

Petite précision pour Akata : D.Veret le directeur de la collection Akata s’émancipe de Delcourt pour développer sa ligne éditoriale et sa structure. Pas vraiment un nouvel acteur en soi, Akata acquiert juste son indépendance.

Un gout de déjà vu

2018, de nouveaux acteurs (Meian, Chatto-Chatto, Nazca, Shiba) arrivent encore sur un marché déjà bien (trop?) occupé et même s’ils optent quasi tous pour une ligne éditoriale précise, ils sont en concurrence avec les poids lourds du marché qui donne la fâcheuse impression de retomber dans leurs travers en publiant de plus en plus de titres. Couplé aux différentes offres numériques légales mises en place et avec le scantrad toujours en place, on peut dire que le marché est de nouveau bien rempli. Même si on constate que les séries sont généralement plus courtes qu’a l’époque et que quasi tous les long-sellers sont terminés…

Mais de nouveau, certains éditeurs donnent l’impression de manger a tous les râteliers. Outre les genres « à la mode » dont on, a parlé plus haut, les éditeurs surfent aussi sur les licences tirés de jeux vidéos (pour attirer les gamers) mais aussi sur les licences historiques de leurs catalogues mais sans effectuer de simples retirages mais en proposant de nouvelles éditions. Que ça soit en édition Deluxe (Blame dernièrement), retravaillée (Akira) ou juste une réédition pour profiter d’un film (Gunnm), tout ce petit monde a aussi un rôle important.

Car si ça permet a certains de découvrir ces titres patrimoniaux (et ça c’est cool), non seulement ça prend une place dans leurs catalogues, mais aussi une place dans le planning des nouveautés. Et ces nouvelles éditions ont un cout de production quasi similaire a celui d’une nouvelle licence… Car c’est cool et même important de maintenir des titres aussi vieux et connus a son catalogue, mais ont-ils un vrai succès auprès du jeune/nouveau public ? Car ils ont bénéficié -pour la plupart- de plusieurs éditions/tirages et se sont pas mal vendus. Et si pas, c’est donc plus négatif que bénéfique pour le marché manga.

Autres chose: Les éditeurs peuvent sortir de plus en plus de titres, mais le rayon du libraire, lui il garde la même taille. Comme pour la plupart des pages nouveautés des sites web. Donc on assiste a une rotation des nouveautés plus conséquente et rapide. Et évidemment au détriment des titres de niche ou plus confidentiels car les Hits eux sont logiquement toujours mis en avant puisqu’ils se vendent. Au final avec toutes ces sorties, des titres ne restent que quelques jours exposés au premier plan… Donc a moins de chance de bénéficié d’un achat « coup de cœur » puisque pas ou peu exposé. Et sur le long terme, un titre qui ne se vend pas, aura de plus en plus de mal à trouver sa place dans le planning des éditeurs et encore plus sur la table des libraires qui rentrent en rayons des titres qui se vendent.
Oui, les éditeurs, surtout parmi les plus récents, ont clairement évolués par rapport à l’époque du premier « crack ». Ils se sont spécialisé, affiné leurs choix en ciblant des lectorats précis, ont creusés de nouvelles pistes etc. Mais comme la place dans les librairies ou le portefeuille des acheteurs, ces marchés « de niche » ne sont pas extensibles a l’infini… Et fatalement, des titres finissent par se perdre dans le planning de sorties dans l’indifférence quasi générale et évidemment comme on ne les voit pas, ils peinent a recruter un nouveau lectorat et donc a se vendre. On rentre dès lors dans un cercle vicieux : comme la série se vend pas elle n’est pas mise en avant et comme elle n’est pas mise en avant, forcément elle ne se vend pas….
En plus un titre qui ne se vend pas, réclame pour l’éditeur autant de boulot et de frais (traduction, adaptation, impressions etc.) qu’un titre qui vend, mais il ne rapporte rien ou presque au final.

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Néanmoins faut reconnaitre que depuis 2010 le marché à bien évolué. Le public aujourd’hui est bien plus nombreux qu’à l’époque « J’ai Lu ». Y’a qu’a voir la ruée quand ils ouvrent les portes de Japan Expo… Par le passé, on tablait sur un public jeune avec un portefeuille moyen assez bas, aujourd’hui, le consommateur à énormément changé allant de -10 à +40 ans, avec les avantages (pouvoir d’achat) et inconvénients (exigence de qualité) que ça apporte.

Mais est-ce que ça suffit vraiment? Ou plus pervers, comme le lectorat est plus nombreux et varié,  l’effet de saturation peut-il prendre plus de temps à être atteint que par le passé ?

Car on a vu plus haut que le modèle -produire toujours plus de nouveaux titres- atteint vite ses limites, car il est principalement basé sur 2 ressorts :

  • Le recrutement constant de nouveaux lecteurs
  • Un rythme de parution soutenu des nouveaux volumes pour fidéliser

Si le lectorat a augmenté, le prix moyen d’un manga aussi, qui a quasi doublé -pour certains- en 15 ans. Sans parler des éditions Deluxe/Perfect/Prestige… Ce qui peut aussi avoir un impact a plus au moins long terme. Et ça ne dépend pas toujours des éditeurs, beaucoup d’intervenants comme les fournisseurs ou les distributeurs ont aussi une influence sur cette augmentation. En plus, cet équilibre est relativement fragile. Car malgré la myriade de titres parus, la plupart des éditeurs (hors petites structure) se reposent principalement sur une ou deux grosses licences pour faire vivre leur catalogue

Prenons les 3 éditeurs pesant « le plus lourd » dans le manga-game :

  • One Piece, Dragonball pour Glénat
  • L’attaque des Titans, Fairy Tail pour Pika
  • Naruto, Black Butler pour Kana

Et un petit dernier pour la route : Ki-oon. L’outsider des débuts a su s’imposer en tablant notamment sur les Survivals, mais c’est surtout eux qui ont raflé une des grosse licences de ces dernières années : My Hero Academia. Ce qui leur a permis de recruter un lectorat plus jeune et amateur de shōnen nekketsu, ce qui n’étais pas le genre le plus présent chez Ki-oon.

Si elles ramènent du lectorat et donc des sous il y a pourtant un effet pervers avec ces grosses licences : comme on colle désormais au rythme de parution Japonais au plus prêt ou que certains titres sont carrément terminés, le recrutement de nouveaux lecteurs/acheteurs est rare pour ces locomotives, vu leur longueur et notamment le nombre de tomes parfois élevés à rattraper. Si en plus la version anime est dispo via des plateformes de streaming ça aide encore moins…

comparatif

Autre chose ,

Bref,

Le choix et la variété qu’on a actuellement c’est certes cool et comme on l’a vu l’offre et les genres proposés aujourd’hui sont nettement plus diversifiés et ciblés qu’à l’époque, le lectorat a évolué et s’est étoffé ou que les éditeurs (surtout les nouveaux acteurs) ont développés de nouveaux axes commerciaux comme une communication agressive (qui a dit Kazé?), la création en direct avec des auteurs -asiatiques ou non- et l’élargissement du lectorat en ciblant précisément, quand je vois les nombreuses annonces de nouveautés, les plannings de sorties, les piles de nouveautés chez mon libraire, ma PAL, tout ça me donne comme une fâcheuse impression de déjà vu…

En espérant que l’avenir me donne tord…

 

Une pensée spéciale pour Kyle Hyde qui m’a filé un sacré coup de main et de nombreuses pistes lors de la rédaction de ce billet. Merci mec ! PS: Remet toi a écrire ‘spèce de salopiot !

33 commentaires

  1. Article très intéressant ! Il est vrai que je ne me suis jamais posé la question d’une possible saturation du marché (j’avais seulement 15 ans et débutait depuis peu les mangas lors de la première). Mais c’est compréhensible, c’est vrai qu’on a le choix aujourd’hui et c’est super, mais d’un côté tellement frustrant de ne pas pouvoir vouloir acheter tout ce que l’on souhaite. Surtout que ça coûte, notamment les rééditions, pour avoir pris celle de Blame, de Sakura ou encore les Osamu Tezuka, ça fait un peu mal au porte monnaie…

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    1. Merci ! C’est bien ça le problème, trop de choix/sorties… C’est cool mais en même temps y’en a limite trop.
      Ces rééditions Deluxe sont clairement déstinées a un lectorat avec un pouvoir d’achat plus grand, en gros pas les enfants/ados qui vont priviliéger jusqu’a 3-4 tomes pour le même prix. Alors ok, la qualité est aux RDV, mais c’est aussi se fermer une partie du lectorat car ça coute une blinde

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  2. Il y aura une saturation, c’est certain, mais je ne pense pas qu’elle sera aussi forte qu’il y a 10 ans. Le lectorat est beaucoup plus varié (et nombreux ?) mais l’absence de nouvelles grosses licences au Japon depuis 2 ans fait qu’on le ressentira aussi chez nous d’ici peu.
    On sort de plusieurs belles années pour le manga, 2018 ayant établi un nouveau record, mais ça ne pourra pas augmeter indéfiniment, les ventes finiront par rebaisser.

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    1. C’est bien ce que je crains, le marché peut pas etre en expansion indefinniment. Le manque de locomotives au Japon a aussi une incidence ici, les éditeurs cherchant un « hit » pour remplacer ceux terminés ou qui vont vers la fin. Chuis sur qu’ils sont pas bien chez Glénat depuis qu’Oda a confirmé que One Piece allait vers sa conclusion 😀 En plus, carton au Japon n’est même pas/plus synonyme de carton ici >>> CF Gintama.

      Le lectorat varié et plus nombreux, peut justement avoir un effet incoonu sur la durré avant saturation. Car plus nombreux et varié, la saturation pourrait même prendre plus longtemps à etre atteinte et donner la fausse impression -durant un moment- que le marché s’est en fait stabilisé. Avant de retomber. Et là la claque risque d’être rude.
      Si le lectorat a effectivement augmenté, beaucoup plus de variables sont désormais dans la balance.

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  3. Article très intéressant, je ne me suis jamais posé cette question en fait, et bien que j’ai commencé les mangas assez jeune je n’ai pas vraiment percuté les disparitions ou autre. Sauf pour panini (« qui a dit panini ? »😂). Les séries longues ont effectivement un effet pervers, et les anime aussi. Je préfère par exemple regarder jojo avec les plate-forme comme ADN que d’acheter. Parfois l’anime permet de générer les ventes (je me suis décidé avec MHA grâce à l’anime) mais j’espère qu’en cas de saturation les ME trouveront une solution. Personnellement je préfère le papier alors leur version électronique légale impensable pour moi en manga, et les scan sont un autre problème de taille mais sachant que certains lisent direct en librairie le problème de consommation sans achat ne disparaîtra pas. Pour ce qui est de la communication agressive de kaze ça m’avait étonné avec the promised neverland, et au final je ne pense pas poursuivre la série après le 6e tome 😅 comme tu dis il faut faire des choix et je n’aime pas assez ce manga pour continuer à l’acheter.

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    1. Merci !
      Panini a survécu, les autres ont simplement disparus…. C’est sans doute pour ça qu’on retient surtout Panini.

      Entre acheter un livre ou mater des animes via un abonnement fixe, pour beaucoup le choix est fait. Même si paradoxalement un anime booste les ventes du manga. Du moins au début…

      Le démat est pourtant en train de faire son trou. Et coute beaucoup moins cher aux éditeurs. De là a ce que certains éditeurs publient certains titres que via le démat pour X raisons, il n’y a (malheureusement) qu’un pas…

      Lire à la Fnac, c’est un classique. Je l’ai fait aussi. Entre nous on dit même qu’on achète toujours un manga d’occase à la fnac ^^

      The Promised Neverland, vaste sujet. C’est pas du tout un mauvais titre, mais pour moi loin de tout les superlatifs employés pour le vendre. D’ou ma déception quand je l’ai lu…

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      1. Je ne lance pas la pierre à ceux lisant en scan ou à la fnac, avant de venir en France je n’achetais que très peu de mangas car les prix en Guyane sont beaucoup plus élevés… Et quand j’hésite à prendre certains titres je préfère « tester » pour économiser. The promised neverland je savais que ce n’était pas pour moi mais j’ai essayé quand même et au final j’ai tout revendu 💀je comprends ce que tu veux dire par rapport aux superlatifs employés pour ce titre.

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      2. Les scans c’est pas cool si c’est ton unique mode de consommation. Si tu achètes les livres (et soutiens auteurs et éditeurs) en parallèle de la lecture de scans ou pour etre sur de dans quoi tu mets ton fric, c’est clairement un moindre mal. Je comprend que pour certains c’est un des seul moyens de consommer mais le tout gratuit n’a aussi qu’un temps. Comme pour tout il faut le faire avec du bon sens.

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  4. T’as tout dit ! On y retourne puissance dix… il y a trop de choses qui sortent, et beaucoup trop rapidement. On est noyé sous la masse des éditeurs et manga.
    Perso, en 2018 je me suis laissé emporté par tout ça, et actuellement, j’ai je ne sais combien de titres entamés dont je n’arrive même plus à lire et acheter les tomes quand il sortent, alors que j’ai un gros rythme pourtant…
    Du coup, cette année, je vais me calmer sur les nouveautés et mieux choisir mes lectures, car au delà du temps, il y’a aussi l’aspect financier de la chose.
    Et c’est pareil niveau comics, on a de plus en plus d’éditeurs qui apparaissent…
    En fait je pense que c’est à nous, lecteur de ne pas céder aux politiques trop agressives des éditeurs. Parfois, il faut savoir dire non 😁

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    1. héhé… Les plannings de sorties (et ma pal) font peur ! Comme tu dis c’est aussi a nous d’être plus malins, en soutenant plus des titres de qualités moins connus et pas matraqués, pour garder de la diversité et moins se laisser séduire par les sirènes des éditeurs ^^ Même si je le reconnais la tentation est grande

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      1. Totalement d’accord. Quand on voit le battage médiatique autour de certains titres, alors qu’à côté, certains sortent dans l’anonymat, c’est la preuve qu’il y a un problème.
        Heureusement qu’on est là 😎

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  5. Article interessant sur une question que je me pose pas mal depuis un certains temps. Je ne pense pas que le marché en volume global rechute à court terme notamment grâce à la synergie avec les animes portés par le plates-formes spécialisées. Néanmoins c’est vrai qu’il y a trop d’éditeurs probablement ce qui entraînera une consolidation\disparition d’une partie d’entre eux un peu comme quand Pika prends de plus petits éditeurs pour élargir sa gamme. J’ai tendance à croire que la future montée du numérique il est vrai encore en retrait chez nous, contribuera à affaiblir les petits acteurs par effet d’échelle.

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    1. Les animes c’est a double effet: Ils permettent de recruter de nouveaux lecteurs, mais contribue aussi a ce que certains arrêtent le manga parce qu’il y a l’anime. En gros ça s’annule…

      A contrario, c’est justement les toutes petites structures qui risquent d’être le moins impactées. Parce qu’elle ont une ligne éditoriale précise et le lectorat stable qui va avec. Elles ne sont pas dépendante d’un manga tiré d’anime ou d’une ou 2 licences locomotives. Et leurs couts de fonctionnement sont beaucoup moins élevés comme le prix des licences qu’ils achètent.

      Mais le dématérialisé sera un vrai défi, c’est vrai.

      Pika? Delcourt non? Groupe DelcourtManga = Delcourt + Tonkam + Soleil

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  6. Vis-à-vis du demat, je trouve qu’il n’y a pas encore de véritable action autour de ça. Je sais que Delcourt essaye de mettre à jour très rapidement leur sortie sous cette forme (de mémoire, je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui).

    Mais il n’est pas dans notre « culture » de ne pas avoir physiquement un article qu’on vient d’acheter. La vrai interrogation n’est pas là (même si la question de la véritable possession revient tout doucement), mais davantage dans l’absence d’action autour du demat de la part des éditeurs.
    Si on se tourne dans les jeux vidéos ou DVD/blu-ray, il existe plusieurs formes d’offres où on peut se procurer de façon dématérialisé un titre.

    – Les DVD/blu-ray : édition combo où on reçoit un code permettant de télécharger légalement le film sur une plateforme. Ainsi que les sites comme Netflix, chaines, …
    – Jeux vidéo : Possibilité de se procurer de nombreux jeux sur des sites (steam, gog, …). Que ça soit les gros titres comme des indies.
    ~/!\ Mais soulignons également l’offre spéciale qu’on peut retrouver chez Nintendo, où quand vous achetez la suite d’un jeu qui n’était pas sortie sur la console, vous permets de vous procurer par DDL l’un des deux 2 épisodes afin de mieux profiter de l’expérience (comme il y avait eu avec Bayonetta 1+2 et prochainement Final Fantasy 10 + 10-2).

    Si on lorgne chez les autres supports, ce n’est pas pour dire qu’il faut faire pareil, non. Mais voir qu’il y a eu des initiatives, moyens et offre qui ont été mis en place. Et ce, afin de s’adapter au public et l’améliorer selon les remarques.
    Le domaine du livre reste encore très particulier par rapport au dématérialisation, car le public est encore très rigide à cette idée et qu’il n’y a pas de structure pour l’accueillir. Mais il faut reconnaitre que les éditeurs ne mettent pas la forme pour voir ce que ça donnerait.
    Pourtant, il y a des idées qui pourraient être bonne comme le fait de garder une trace de son achat si après on revend/perd un tome/série pour y revenir (imaginez le gain de place que vous vous feriez sur les grosses séries comme one piece, naruto, …). Car on sous-estime aussi l’espace de nos habitations ~

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  7. Excellent article, d’une grande clarté malgré la complexité du sujet, pas long à lire en plus, allant à l’essentiel, une vraie belle lecture.

    Après, bien que le sujet soit super intéressant, étant nouvellement converti au manga, je ressens de toute façon ma propre saturation avant de ressentir celle du marché, tant il y a de classiques à découvrir et de nouveautés intéressantes dans le même temps.

    Mais ce genre de lecture me plait bien, commençant à me questionner sur le fonctionnement du marché du manga, les habitudes des lecteurs et autres.

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    1. Merci ! J’ai essayé d’être pas assommant et de pas inonder de statistiques et autre trucs lourds. Faut que ce soit informatif ET plaisant :p

      C’est justement avec de nouveaux consommateur comme toi que ce billet revet encore plus de sens. Si tu es conscient d’une eventuelle sturation du marché, tu peux directement pas tombé dans certains pièges et avoir une « consommation responsable » de manga… Je sais pas si jme suis bien exprimé?
      En tous car, ravi que ca t’ai plu et merci pour le soutien !

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      1. Oui, tu as très bien exprimé ton idée, ne t’en fais pas.
        Mais j’avoue ne pas être certain d’entrer dans la catégorie des consommateurs responsables, même si je vais un peu devoir me calmer dans mes achats et passer à un mode de consommation responsable comme tu le dis.

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  8. Article vraiment intéressant qui m’a fait pas mal réfléchir !! Tu m’as appris beaucoup choses comme l’existence des magazines de publication français dans les années 90 et aussi la crise du marché manga en 2010 (oui j’étais pas au courant mais à l’époque j’étais assez jeune).
    Tout ceci laisse à la réflexion. Beau travail, merci pour ce super article 😊

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  9. Ton article est super intéressant, c’est vrai que je me suis jamais vraiment intéressé à cet aspect du marché. J’ai commencé à lire des mangas il y a une 15 d’années je crois, la découverte de fruits basket m’a fait plongé dans cet univers. J’ai eu une longue pause par un manque d’intérêt et de temps et ça fait 3-4 ans que je me suis remise activement à la lecture du manga. Mais c’est vrai qu’il y a eu un moment et même très récemment où je me suis dit mais pourquoi autant de mangas je ne sais plus quoi choisir, les mangas qui m’interesse ne cessent d’augmenter mais il y a aussi beaucoup de titre qui sortent et se ressemble au niveau de l’histoire: j’ai 3 titres qui me viennent en tête under love arrest, my teacher my love et this teacher is mine sont vraiment des histoires qui se ressemblent et je trouve ça dommage. Je regarde beaucoup les avis pour commencer une série car je dois avouer que je ne sais plus quoi choisir et je suis comme toi ma PAL ne cessent d’augmenter sans compter les anciennes séries que j’avais abandonné il y a plusieurs années et que je reprends que maintenant. ALors je dois dire que heureusement que je travaille et durant le mois c’est un des trucs pour lequel je dépense le plus d’argent car il faut le dire ça devient de plus en plus chère mais bon c’est ma passion on verra à l’avenir si le porte monnaie suit toujours et si le marché du manga ne m’aura pas saturé =).

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    1. Merci !
      La ressemblance des titres dont tu parles, me fait aussi penser a la période 2007-2010 ou beaucoup de titres étaient limite des copier/coller… Au milieu de tout ça y’a des pépites mais un peu noyées dans la masses…

      Le marché de l’occasion est peut etre une bonne piste pour certains titre?

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      1. Oui c’est ce que je fais de l’occasion pour des titres que je ne trouve plus édité qui ont été stoppé mais franchement certains titres sont beaucoup trop chère en occasion car rare , un exemple shinobi life un certain tome coûte 75€ je suis fan de manga mais jamais je mettrais ce prix la pour un tomes, pareil pour host club très dur à trouver et ce que je trouve d’occasion sont beaucoup trop chère. Je fais de l’échange aussi sur un site mais le choix est très limité, je fais aussi beaucoup les magasins d’occasion mais des fois ils sont pas en très bonne état et j’aime qu’il y est encore la jaquette sur le livre ou que la couverture ne soit pas à moitié abîmer. Et pour les titres récent je dois avouer que j’aime les acheter neuf ^^

        Là c’est vraiment le cas à part les dessins je dois dire que l’histoire est la même, j’en avais vu d’autres comme ça. Oui c’est ça le problème c’est qu’il faut tomber sur ce bon titre mais avec le choix énorme qu’il y a il passe totalement à la trappe et c’est dommage. C’est dur de commencer une nouvelle série je trouve, j’essaie toujours de prendre des info avant car c’est tout de même un investissement pour certaines séries.

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      2. Ça c’est les spéculateurs du net malheureusement… A force de recherches, généralement on peut trouver a prix humain. Perso j’ai jamais payé un tome plus cher que son prix neuf.

        Wai et ce genre de titre similaires contribue à saturer la marché :S

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  10. Ça fait vraiment plaisir d’apprendre autant de choses dans un article ! J’ai vraiment l’impression qu’avec les Jeux-Olympiques de 2020 au Japon, tous le monde va avoir les yeux rivés sur le pays et on va assister à une hausse considérable du marché ! Les éditeurs devront essayer de publier plus d’éditions numeriques afin d’éviter les problèmes d’arrêt d’impression. La marché va sans doute faire une chute mais les mangas sont de plus en plus portés par la pop-culture, je pense qu’il faudra attendre la fin de One Piece avant un grand changement !

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    1. Merci ! Content que t’ai appris des trucs… Après c’est à double tranchant, faut que le public ici suivent et tout ce qui sort au Japon n’est pas adapté pour ICI. Le soucis aussi que le commerce autour de JO ne dure qu’un temps et fini par retomber. Si on a trop produit et pas vendu, le stock d’invendus risque de faire mal…

      Pour les long-sellers type One Piece et cie, le changement est déja en cours selon moi, car ces série de plus de 60-70 tomes c’est plus trop la tendance actuelle faut avouer. J’avais redigé un article a ce propos :
      https://chroniquesdunvagabond.wordpress.com/2018/09/10/shonen-la-fin-des-series-a-rallonge/

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