Synopsis
“Ceux qui hantent le ciel”…
La simple évocation de ces êtres supérieurs qui déchaînent sur terre des catastrophes naturelles aussi imprévisibles que meurtrières suffit à faire frémir les plus braves.
La rumeur prétend qu’ils auraient élu domicile au nord d’une ville côtière, sur des terres inexplorées et entourées de falaises vertigineuses que nul n’ose approcher…
C’est pourtant à leur rencontre que se dirige Zipher, transportant sur son dos le cercueil qui contient la dépouille de sa défunte petite amie… Pour lui, c’est certain, les mystérieux magiciens entendront ses suppliques et ramèneront sa dulcinée à la vie. Quand, épuisé, il s’écroule à l’approche de sa destination, il est recueilli par Domika, une des habitantes du village…
À son réveil, Zipher doit se rendre à l’évidence : en guise de miracle, c’est une détresse encore plus grande que la sienne qui l’attend dans le village des sorciers…
Verdict
Premières impressions ; Ki-oon a clairement vu les choses en grand ! Grand format (+ grand qu’une édition Deluxe classique), papier et impressions de qualité, pour le moment ça s’annonce bien… Perso je trouves toutes les couvertures de la collection Latitude tristounette et franchement fade avec leurs fond blanc/beige mais bon, c’est une question de gout, passons plutôt au contenu du manga :
Alors Ki-oon annonçait du tout en couleurs mais c’est plutôt du tout en sépia… Mais ça colle plutôt bien à l’atmosphère de l’œuvre donc je ne vais pas m’éterniser la dessus… L’ambiance Burtonienne annoncé par Ki-Oon ? On la retrouve, même si on est plus proche d’un Edward aux mains d’argents ou d’un Incroyable Noël de Monsieur Jack que d’un Charlie et la chocolaterie. Parce que d’emblée, c’est sombre, triste, un peu malsain, limite glauque et anxiogène, mais ça colle, c’est intriguant et on se laisse rapidement happer par l’univers proposé. L’histoire oscille entre le conte pour enfants et l’univers post-apocalyptique et une certaine mélancolie se dégage des pages et des personnages pour lesquels on se prend rapidement d’empathie… La galerie de personnages (ou plutôt le bestiaire) contribue à ce côté « conte pour enfants » mais la tristesse des situations ou plus simplement de l’ensemble de l’œuvre font rapidement oublier ce côté enfantin.
Car en gros, tout le monde est malheureux dans Pandemonium ; Zipher car il a perdu celle qu’il aimait, les habitants qui redoutent « ceux qui hantent le ciel » sont malheureux et ceux qui ont recueilli Zipher ne semblent pas plus heureux que les autres, malgré leur réputation de magiciens…Mais petit a petit, les uns aux contacts des autres les choses vont bouger. Les actes de certains auront des conséquences durables pour tous, mais encore faut-il que briser par des années de peur et de soumissions, les autres aient le courage de saisir cette chance…
Pourtant, je dois avouer qu’au début je n’arrivait pas à voir dans quoi voulait m’emmener l’auteur ! Le 1er tome même si il est très plaisant et se laisse lire ne m’avait pas permis de voir où la série voulait m’emmener… Parce que rien ne se dévoile vraiment dans le 1er tome, tout est comme en « attente »… Malgré tout, le côté décalé des personnages et du récit m’ont séduit et poussé a continuer et j’ai bien fait car la plupart des questions et autres secrets trouvent leurs réponses (parfois surprenante et inattendue) dans le second tome de Pandemonium. Le seul mystère qui ne trouvera aucune (mais aucune) réponse est le principal : Qui sont « ceux qui hantent le ciel » ? Pourtant le point de départ de ce titre, cette non-réponse n’empêche néanmoins pas de conclure pleinement le titre.
Les 2 tomes de Pandemonium forment en fait un tout et doivent pour moi être lu d’une traite pour bien en saisir le propos, surtout qu’il se densifie dans le second tome.

Au final, Pandemonium, c’est une belle histoire, même si quelques « ficelles un peu grosses » sont employées pour conclure l’histoire. Et malgré ça, faut avouer que Sho Shibamoto , l’auteur, a réussi à créer une atmosphère unique et très immersive grâce à son coup de crayon et la colorisation en sépia de la totalité du manga et le bestiaire crée par celui-ci ajoute beaucoup à l’atmosphère et aux émotions qu’il tente de nous transmettre dans ce récit court mais intense. Et vu l’originalité du trait et de l’ambiance, j’aurais aimé une fin tout aussi originale, mais bon…
Certains risquent d’être rebutés par le côté très occidental de l’œuvre (sens de lecture, couleurs, découpage des cases…).et je ne pourrais pas leur donner entièrement tort : En effet si il n’y avait pas le nom d’un auteur Japonais sur la couverture, j’aurais pu croire que c’est une BD ou encore une création du Tremplin Ki-oon que j’avais dans les mains …
En seulement deux tomes qu’il faut prendre comme un tout,, Pandemonium à réussi le pari de me passionner avec son Univers unique, triste et mélancolique à la « Tim Burton », si vous aimez les titres sombres et mélancolique Pandemonium devrait clairement vous plaire..